21 mai 2006

Quelle modalité pour la Science de Demain?


Aujourd’hui, aucune science ne semble émerger, sortir du lot, et renouveler ainsi le champ de la compréhension des activités humaines. On croit fonder des espoirs dans une science apparue au cours du siècle dernier, une science dite politique, qui ne regroupe cependant que d’autres domaines d’application comme l’Histoire, le Droit, la Philosophie politique et la Sociologie (ces deux dernières étant d’ailleurs étroitement liées).
La sociologie, parlons-en. À la fin du siècle dernier, elle était promue à un bel avenir et s’était imposée grâce à un Durkheim en France, ou encore grâce à un Max Weber en Allemagne, comme étant la science de la modernité. La sociologie, qui rentre dans le cadre des sciences sociales, est jouxtée par l’ethnologie, ou encore par l’anthropologie. Cependant, ses productions n’ont pas été à la hauteur de ses ambitions.

Toutefois, la sociologie et les sciences politiques en général, ont permis une approche rationnelle et vraisemblable de la modernité. Elle semble aujourd’hui s’être essoufflée et l’on sent qu’elle a échoué dans le temps, pas ponctuellement. On pourrait développer sur les facteurs de cet échec, le plus important étant un facteur épistémologique. Les sciences sociales ne peuvent prétendre rivaliser avec l’épistémologie des sciences dures. Ces dernières, motrice du progrès scientifique, dont découle le progrès tout court, suivent un développement exponentiel, ou presque, à mesure qu’elles se développent. En somme : où en sommes-nous ? En l’absence de grands penseurs contemporains, et face à une segmentation de plus en plus forte de la société, et des champs de recherche en particulier, quelle est la pratique qui serait en mesure d’accompagner l’homme sans trop de heurts jusqu’à son destin ?

Pour ma part, il me semble que nous allons assister à l’apparition d’une nouvelle modalité des sciences (humaines et dures), une modalité dite éthique, qui dépasserait les clivages savants, qui trouverait sa traduction dans le droit, et des applications tant scientifiques que politiques et sociales. Pourquoi cela ?

Tout d’abord à cause de la densification des réseaux humains, qui rendent les relations entre ces derniers de moins en moins compréhensibles les unes à l’égard des autres. Il est de plus en plus difficile de distinguer où l’on fait le bien et où l’on fait le mal. Deuxièmement parce que les hommes ont atteint un degré de développement tel qu’ils en sont à modifier le fonctionnement de la planète, remettant en cause la continuité de leur existence sur cette terre, il s’agit là d’un simple réflexe de survie. Troisièmement parce que les hommes, grâce à la science, sont capables de concurrencer la nature en ce qu’elle donne la vie, et en la forme qu’elle lui donne.

En conséquence, un pas en avant va être fait dans la perception de la temporalité. D’une temporalité immanente, remplacée par une temporalité donnant une primauté à l’actualité (cf. Qu’est-ce que les Lumières, Kant), il est possible que l’on passe à une temporalité tournée vers l’avenir.

Tout cela reste à préciser, et je sens que je manque cruellement de méthode dans cette analyse, mais au moins voilà une pensée que je n’aurai pas laissé passer, et en attendant la prochaine, je vous remercie de m’avoir lu.